Général Boutinaud

Commandant de la brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris.
Écrit par Jean-Marc Morawski – 11 Février 2025

Lors des attentats du 13 novembre 2015, le Général Boutinaud et les hommes et femmes de la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP), ont fait preuve d’un héroïsme remarquable.

Fort de plusieurs décennies d’engagement militaire et civil hors du commun, Philippe Boutinaud incarne le courage et la résilience au service de la nation. Leader et homme de terrain il a accepté de partager ses convictions RH.


Pourquoi le Parvis des Droits de l’Homme ?

GB : Pour des raisons symboliques et personnelles. Ce lieu incarne des valeurs universelles qui résonnent en moi. Il nous rappelle que la liberté et les droits fondamentaux sont un héritage à préserver et à défendre. La tour Eiffel incarne un rêve plus qu’un monument. J’y ai pris mon commandement en 2008, en tant que colonel.

Jean-Marc Morawski et le Général Boutinaud.

Comment gérer une crise comme celle du 13 novembre ?

GB : Nous nous entrainions à intervenir en toute circonstance, notamment depuis les attentats de la gare d’Atocha (2004) à Madrid, puis des attaques terroristes simultanées à Londres (2005). Nous analysons chaque crise, nous faisons des RETEX et nous nous préparons, en imaginant le pire, pour être efficace le moment venu. Pour nous, la crise en cours est importante mais la suivante l’est davantage. Nous nous nourrissons de la crise pour prévoir le coup d’après. Ce n’est pas de la résilience, c’est simplement de l’anticipation.

Dans une organisation de 8500 personnes dont l'expertise est reconnue mondialement, chacun est formé pour agir de façon autonome tout en considérant l’équipe. C’est vital ! Nous nous préparons durement.

« Le courage, c’est savoir ce qu’il faut faire, même quand la situation dépasse l’entendement. »
— Général Boutinaud

Que dire de la transformation de la BSPP ?

GB : Nous avons travaillé les sujets tels que : sens de la mission, esprit entrepreneurial, innovation, remise en question, décloisonnement, communication ouverte, agilité, excellence opérationnelle, confiance.

Le travail sur la décentralisation de la décision a ainsi permis à une caporal-chef, 1ère arrivée sur les lieux de l’incendie, de prendre en main le sauvetage de Notre Dame en attendant l’arrivée de ses supérieurs. Aujourd’hui, la BSPP est une organisation agile, capable de mener 1400 interventions par jour.

Quelle est votre vision du leadership ?

GB : Pour moi c’est :
-connaître son métier, aimer les gens, faire preuve d’honnêteté et de courage
-viser la pérennité de l’organisation
-imaginer l’avenir tout en résistant à la pression du quotidien

Ces atouts vous rendent crédibles comme l’a été le General Gallet lorsque 40 sapeurs-pompiers sont montés sans hésitation, au péril de leur vie, pour combattre le feu dans les tours de Notre Dame, ou lorsque j’ai demandé à 40 sapeurs-pompiers de Paris de me suivre pour rentrer dans le Bataclan.

Quelles sont vos 3 convictions RH ?

GB : l’exemplarité, le courage de dire à ceux qui n’assument pas leurs responsabilités qu’ils doivent changer, et une communication honnête et respectueuse.


Merci mon Général.
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