Jacques Grimont
C’est depuis l’ancien hôpital devenu le siège de la Croix-Rouge que se dessine un nouvel avenir pour Jacques Grimont. Engagé à la Croix-Rouge française, depuis ses 15 ans, il est aujourd’hui candidat à la présidence de l’association. Avocat de formation et entrepreneur engagé (Yoti), il incarne un leadership fondé sur l’engagement, l’action et la transformation.
Qu’est-ce qui motive ta candidature à la présidence de la Croix-Rouge française ?
JG : Cela fait maintenant huit ans que je siège au conseil d’administration, dont quatre en tant que secrétaire national. Aujourd’hui, je souhaite passer à l’action et concrétiser ces intentions, aux côtés d’une équipe pleinement animée par la même volonté d’engagement et de transformation.
Comment faire cohabiter durablement bénévolat et salariat ?
JG : C'est un défi majeur de cohésion, de reconnaissance et de sens collectif. D’un côté, les structures salariées doivent disposer d’une véritable autonomie stratégique et d’une gestion spécifique à leurs enjeux pour pouvoir gouverner pleinement leurs établissements. De l’autre, les bénévoles doivent pouvoir agir sans être entravés par une structure trop rigide. Au final, les bénévoles et les salariés partagent une motivation commune: un profond sentiment d’appartenance à la Croix-Rouge, fondé sur nos sept principes fondamentaux.
Comment recruter et fidéliser à la Croix-Rouge ?
JG : Il est essentiel de rendre nos métiers plus attractifs. Cela passe par l’aspect organisationnel et la valorisation des parcours professionnels. Il est aussi crucial de capitaliser sur notre notoriété pour renforcer notre marque employeur et attirer de nouveaux talents. En matière de fidélisation, l'enjeu réside dans la construction d'une vision stratégique à long terme, centrée sur notre cœur de métier tel qu’inscrit dans les conventions de Genève : être présents aux côtés des populations au coin de la rue comme au cœur des crises mondiales.
« Avoir du courage, c’est bien.
L’utiliser à bon escient, c’est mieux »
Peut-on instaurer une culture de performance dans une association ?
JG : C’est un défi, car la Croix-Rouge reste avant tout une association portée par l’engagement bénévole. Mais viser l’équilibre voire des excédents n’est pas contraire à nos valeurs : c’est une condition pour investir sur l’avenir. Cette culture sera davantage déployée par le biais de l’introduction d’indicateurs de performance s’inscrivant dans une dynamique plus large de transformation. Je veux d'ailleurs intégrer des profils d’entreprise au conseil d’administration.
Quelles sont tes 3 convictions RH ?
JG : Reconnaître l’engagement exceptionnel des volontaires et l’obligation qui en découle de respect, accompagnement et formation envers toutes les personnes engagées, bénévoles comme salariées. Miser sur la formation pour permettre à chacun de prendre des responsabilités. Et enfin, assumer un courage managérial au service du collectif pour passer du discours à l’action.